1828 : des Bibles pour une citadelle huguenote…

Il n’y a plus de temple depuis longtemps à Saint-Vincent-de-Barrès (Ardèche), à mi-chemin entre Privas et Montélimar. Ce fut pourtant autrefois une place fortifiée majeure, tenue par les troupes calvinistes, mais relativement épargnée par les guerres de religion. Le village abritait en ce temps là une communauté réformée qui comprenait encore en 1676 un total de 54 familles protestantes regroupant des centaines de personnes. La Révocation de l’Édit de Nantes, quelques années plus tard, puis l’exode rural dispersèrent bientôt les huguenots. Il y eut quelques prédicants locaux et quelquefois des cultes clandestins célébrés dans des lieux isolés que l’on appelait des « déserts ». Mais, faute de Bibles, et avec très peu de visites pastorales, la foi se mourait. Et pourtant…

C’est le célèbre pasteur Adolphe Monod qui raconte l’histoire qui suit. Encore jeune prédicateur, il venait d’être affecté à l’Église réformée de Lyon et s’était engagé comme secrétaire du comité de la toute récente société biblique locale.

La Société biblique auxiliaire de Lyon, comme ses voisines du royaume, ne manquait pas de travail. Après plus d’un siècle de persécution suivi de plusieurs décennies de guerre, les protestants français pouvaient de nouveau, en ces années 1820, se procurer les Saintes-Écritures. Cette nouvelle finit par parvenir dans les campagnes du Vivarais :

Il n’y a plus de temple depuis longtemps à Saint-Vincent-de-Barrès (Ardèche), à mi-chemin entre Privas et Montélimar. Ce fut pourtant autrefois une place fortifiée majeure, tenue par les troupes calvinistes, mais relativement épargnée par les guerres de religion. Le village abritait en ce temps là une communauté réformée qui comprenait encore en 1676 un total de 54 familles protestantes regroupant des centaines de personnes. La Révocation de l’Édit de Nantes, quelques années plus tard, puis l’exode rural dispersèrent bientôt les huguenots. Il y eut quelques prédicants locaux et quelquefois des cultes clandestins célébrés dans des lieux isolés que l’on appelait des « déserts ». Mais, faute de Bibles, et avec très peu de visites pastorales, la foi se mourait. Et pourtant…

C’est le célèbre pasteur Adolphe Monod qui raconte l’histoire qui suit. Encore jeune prédicateur, il venait d’être affecté à l’Église réformée de Lyon et s’était engagé comme secrétaire du comité de la toute récente société biblique locale.

La Société biblique auxiliaire de Lyon, comme ses voisines du royaume, ne manquait pas de travail. Après plus d’un siècle de persécution suivi de plusieurs décennies de guerre, les protestants français pouvaient de nouveau, en ces années 1820, se procurer les Saintes-Écritures. Cette nouvelle finit par parvenir dans les campagnes du Vivarais :

Saint-Vincent-de-Barrès et ses tours

« Dans le cours de cette année, un habitant de Saint-Vincent-de-Barrès (Ardèche) est venu à Lyon. Il ne connaissait pas encore la Bible ; mais il désirait la connaître et en demanda un exemplaire à l’agent de votre comité qui s’empressa de satisfaire à son désir. Cet homme est parti avec son trésor et ne l’a pas enfoui ; car, cinq mois après, il est revenu à Lyon, et, s’adressant à l’agent, il lui a dit que Dieu avait daigné commencer de lui ouvrir l’esprit pour lui faire comprendre sa Parole, et que déjà elle le remplissait de consolation et d’espérance ; il ne craignit pas d’avouer que sa vie précédente avait été contraire aux préceptes de l’Évangile ; mais que Dieu l’avait amené à réfléchir et à chercher la vérité, par beaucoup de douloureuses épreuves, objet autrefois de ses murmures et aujourd’hui de ses actions de grâces. Il a ajouté que sa Bible était la seule qui fût dans la commune, et a prié l’agent, avec instance, qu’après lui avoir procuré un trésor si précieux, il le procurât, par lui, à d’autres1.

Nous ne connaissons pas, à ce jour, l’identité de cet Ardèchois dont la conscience s’était réveillée au point de se mettre à la recherche d’une Bible. Désormais converti, il est devenu un instrument du Réveil à Saint-Vincent-de-Barrès :

L’agent lui a remis, ou lui a envoyé depuis des traités religieux et 56 Bibles ou Nouveaux-Testaments. Avec ce petit magasin, cet excellent homme s’est constitué, pour les protestants qui sont à sa portée, société biblique, dont il est à la fois, à lui seul, le comité, le président et le secrétaire. Il a vendu ou donné des Bibles selon les besoins. Déjà, il nous a fait parvenir le produit de la vente d’une portion de ces livres ; il espère, avec le temps, acquitter le reste d’une dette, qu’aussi bien nous nous estimons heureux d’avoir contractée envers lui, et qui ne saurait être acquittée plus à notre gré que par le bien que la lecture de ces livres fera, et a déjà fait. Comme les protestants de Saint-Vincent-de-Barrès n’ont le sermon que de quinze en quinze jours, et souvent à des intervalles plus considérables, parce que le culte, étant célébré au désert, est empêché par le mauvais temps, le distributeur des Bibles, qu’on peut appeler l’homme biblique, tient chez lui, en l’absence du pasteur, une réunion le dimanche et quelquefois deux, dans lesquelles il lit la Bible et joint à cette lecture quelques réflexions et une prière, qu’il improvise. Cet homme est un paysan ».

C’est ainsi que partout en France, en ces années 1820, le retour à une foi vivante accompagne la redécouverte des Écritures. Le « Réveil », comme on l’a appelé, n’a pas concerné que quelques communautés urbaines privilégiées, mais a fini par atteindre les isolats huguenots, partout où les coeurs étaient bien disposés…

Jean-Yves Carluer

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Jean-Philippe Dardier (1831-1923)

Le pasteur Dardier a été un acteur essentiel de l’évangélisation protestante en France dans la seconde moitié du XIXe siècle. Établi à Genève, mais issu des terres huguenotes du Midi, il consacra ses forces à coordonner et organiser le colportage ainsi que diverses actions de prosélytisme religieux évangélique dans notre pays, jusque sur le littoral méditerranéen ou en Bretagne. Nous avons cité son nom plusieurs fois sur ce site.

Nous reproduisons ci-dessous l’ article paru dans la Semaine Religieuse de Genève (12 janvier 1924) à l’occasion de son décès :

« Comme tant d’autres fidèles serviteurs de Dieu, Jean-Philippe Dardier nous est venu de France, de Saint-Affrique, dans l’Aveyron, où il naquit en 18311. C’était la grande époque du Réveil. Un des centres du mouvement était Genève. De nombreux jeunes-gens, attirés dans notre ville, s’imprégnaient de la piété ardente qu’ils trouvaient dans certains milieux, puis allaient ça et là travailler pour le Seigneur. Saisi par cette influence, quand il fut en âge de le faire, Jean-Philippe Dardier vint à Genève pour y suivre les cours de l’École de Théologie de la Société Évangélique, un des principaux foyers du Réveil. Il n’oublia jamais ce qu’il devait à cette institution chrétienne. Lorsque, le 19 décembre 1913, fut célébré le 60e anniversaire de la prise de contact du professeur Louis Ruffet2 avec la Société Évangélique, il se plut à rappeler à son camarade de route « qu’ils étaient partis du même point, l’École de Théologie, et qu’ils se retrouvaient, malgré les genres différents d’occupations et de vies, au pied de la même croix d’où jaillit incessamment le ruisseau sacré qui rénère le monde ».

Ses études terminées, Dardier ne crut pas devoir se faire consacrer , soit qu’il vit dans cet acte public une forme traditionnelle dont on pouvait aisément se passer, soit qu’il appréciait particulièrement, dans l’Église, le ministère laïque dont il comprenait l’importance et prévoyait le rôle à venir. Mais il s’était consacré en tête à tête avec le Maître invisible, et nul ne le fut plus que lui dans sa longue et belle carrière d’évangéliste.

Ce fut l’évangélisation qui paraît l’avoir attiré tout d’abord. « Malheur à moi si je n’évangélise », se dit-il avec Saint Paul. Il se sentait mieux fait pour le ministère itinérant que pour le travail paroissial et sédentaire, pour les allocutions courtes et vivantes devant des auditoires divers et changeants, que pour la prédication proprement dite, avec ses exigences et ses traditions. Il n’en aborda pas moins bien souvent, au cours de ses voyages, les chaires des Églises libres qui lui furent toujours largement ouvertes.

Nous le voyons d’abord s’occupant d’évangélisation à Valence et à Lyon, puis, de retour à Genève, se mettant, dès 1861, au services de la Société Évangélique pour diriger son œuvre de colportage. Il avait trouvé la tâche de sa vie, faite pour lui et lui pour elle. Il s’y donna tout entier et, quand son grand âge l’obligea à y renoncer partiellement, il ne cessa jamais de s’y intéresser et d’y collaborer dans la mesure de ses forces. Pendant plus d’un demi-siècle, Jean Philippe Dardier dirigea ses colporteurs dans toute la France, recevant leurs rapports, correspondant avec eux, allant périodiquement les voir, les animant de son zèle, leur prodiguant ses conseils, remplissant auprès d’eux le rôle d’un évêque, ou plutôt d’un ami chrétien en qui ils avaient pleine confiance et qu’ils entouraient d’affection. Et comme il parlait d’eux et de leur œuvre aux séances du département de colportage et du comité de la Société Évangélique ! Avec quel empressement il se rendait en Écosse, en Angleterre, pour faire connaître cette entreprise chrétienne et lui procurer de nouveaux amis ! Une fois même, il traversa l’Atlantique pour plaider auprès des Américains la sainte cause de la diffusion des Saintes-Écritures parmi les populations catholiques qui ne peuvent que par elles arriver à la lumière de l’Évangile !

Outre la Bible, le Nouveau-Testament, et des livres égrenés de l’Écriture, Jean-Philippe Dardier veillait à répandre des traités bien choisis, explicatifs de la Parole de Dieu et, chaque année, pendant longtemps, il prépara avec beaucoup de soins ce Bon Almanach qui a fait tant de bien dans sa belle carrière. Dardier fit paraître aussi l’Almanach du Tempérant3, largement distribué par ses agents. Il compta à Genève parmi les fondateurs de l’évangélisation populaire et fut un des amis les plus actifs de l’œuvre du Refuge. Le 17 juillet 1911, la Société Évangélique eut la joie de célébrer dans la [maison de] campagne de M. et Mme Ernest Favre4, à Chougny, à la fois le 80e anniversaire de sa naissance et la 50e année de son entrée au service de la Société.

La fin de la vie de ce serviteur de Dieu fut traversée par diverses épreuves. Une cécité progressive, supportée avec une touchante résignation, vint assombrir ses dernières années. La mort d’un fils, médecin missionnaire au Sud de l’Afrique, le frappa dans ses affections les plus chères. Mais il avait des sujets de satisfaction dans sa famille et dans les amitiés qui l’entouraient, outre la présence du Seigneur. Une fille aimée l’entourait de ses soins. C’est ainsi qu’il s’est éteint dans sa 93e année5, pour aller auprès du Maître en qui il croyait et qu’il a toujours voulu fidèlement servir, laissant le souvenir d’un chrétien conséquent et dévoué, animé d’une foi solide, de la lignée et du caractère de ces anciens huguenots auxquels un collaborateur du Journal de Genève l’a très justement comparé6.

Al. G. »

1Jean-Philippe Dardier est né le 17 juillet 1837 à Saint-Affrique (Aveyron) de Jacques Dardier, agriculteur, et de Jeanne Galzin. Il était l’époux d’Anne Brun.

2Louis Ruffet (1835-1923), professeur à l’École de Théologie libre de Genève, docteur honoris causa de l’Université du New-Jersey, président de l’Alliance Évangélique de Genève.

3Journal périodique de la Croix-Bleue, fondé en 1886. L’engagement contre l’alcool du pasteur lui valut d’être brièvement emprisonné en 1872 à Culoz (Ain) pour « distribution de tracts antialcooliques » ! (http://le-blog-de-jean-yves-carluer.fr/2014/06/26/1872-un-pasteur-en-prison-pour-des-tracts-antialcooliques/ )

4Ernest Favre (1845-1925), professeur de géologie à Genève, était membre du comité de la Société Évangélique de cette ville.

5Jean-Philippe Dardier est décédé à Chêne-Bougeries, près de Genève, le 25 décembre 1923.

6Il faut ajouter également que Jean-Frédéric Dardier participa largement à la mise en place de l’Armée du Salut en Suisse.

[pasteur]

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Jacques Ellul et les Assemblées de Dieu de France

Nous présentons ici une étude historique de Fabio Morin, doctorant à l’École Pratique des Hautes Études, à Paris, où il rédige, sous la direction de Patrick Cabanel, une thèse sur Le positionnement du pentecôtisme au sein du protestantisme français, 1930-1975.

Ses recherches l’on amené à constater l’existence de liens importants entre le pentecôtisme alors naissant en France et plusieurs personnalités du monde protestant d’alors. C’était, entre autres, le cas du philosophe Jacques Ellul (1912-1994). Un temps séduit par le marxisme, ce dernier s’était converti très tôt au protestantisme en 1930. Professeur à la faculté de droit de Bordeaux, membre du Conseil national de l’Église réformée de France, résistant, théologien, son analyse critique de notre société industrielle et technique lui a valu une renommée internationale.

Jean-Yves Carluer

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Les difficultés de l’évangélisation protestante en 1907

Le pasteur Charles Ingrand (1903-1973) a été un des premiers pasteurs de l’Église réformée de France à s’engager dans le Mouvement de Pentecôte en réponse à la prédication de Douglas Scott. Il réussit même un moment, en 1935, à faire basculer dans ce sens l’ensemble de la paroisse protestante dont il avait la charge, à Loriol-sur-Drôme. Finalement désavoué par les institutions réformées, il rejoignit les Assemblées de Dieu de France où il exerça un ministère marquant.

Le texte que nous présentons ici a été rédigé dès 1907 par son père, l’évangéliste David Ingrand (1872-1951), un quart de siècle avant que son fils n’expérimente le « Réveil de Pentecôte ». Ingrand père était alors un jeune pasteur, profondément évangélique, au service d’une institution qui rendait de grands services au sein des Églises réformées françaises: la Société Centrale Protestante d’Évangélisation. Son ministère l’avait conduit vers des postes ingrats, en particulier en Poitou (Saint-Coutant) et dans une petite ville minière, situé dans le bassin historique de Decazeville, à Cransac (Aveyron). Peu à peu, en effet, la Société Centrale Protestante d’Évangélisation avait ajouté à sa mission première la prise en charge de petites paroisses protestantes en déshérence incapables de subvenir à l’entretien d’un pasteur.

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Hélène Biolley – 3 : Les années de formation spirituelle

Les longues saisons passées en Grande-Bretagne sont pour Hélène Biolley à la fois un temps d’épreuves et une indispensable préparation à son service à venir. Sur ces difficultés, la future pionnière du pentecôtisme français ne s’étend guère dans ses Mémoires. Elle cite cependant : « le mal du pays, les déboires avec mes premiers élèves qui ne savaient pas le français et dont je ne pouvais me faire comprendre… »

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Hélène Biolley -2

L’enfance d’une future évangéliste

    Léa Cécile Biolley est née le 27 août 1854 à Turin. Elle est l’aînée d’une famille qui s’agrandit rapidement. Le père, entrepreneur, possède une fonderie à Turin, la capitale du royaume de Piémont avant de devenir celle de toute l’Italie. Ses parents sont des évangéliques engagés. Le père, François Alexis Biolley (1822-1904), s’était fixé dans cette grande cité métallurgique où il avait fait venir sa cousine Henriette Anna Dubied (1830-1910), après leur mariage qui avait eu lieu dans le canton de Neuchâtel, à Couvet, le 3 mai 1853. Leur famille va comprendre au moins 7 enfants, dont Rose Marie, qui naît en 1856, très proche de sa sœur aînée Hélène, et qui l’accueillera quelques années avant sa mort à Saint-Aubin-Sauges, quand la pionnière du pentecôtisme au Havre devra se réfugier dans son pays natal, chassée par la guerre et les bombardements qui ont détruit le Ruban bleu. Continuer la lecture

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Hélène Biolley -1

Secrets de famille…

     La plus célèbre des pionnières du pentecôtisme français est faussement bien connue. Un certain nombre d’informations sur sa vie nous sont parvenues dans la mesure où elle a confié à ses « neveux » spirituels des familles Davout et Gallice un recueil de mémoires intitulé « Ses promesses sont certaines », que le lecteur pourra consulter en partie sur le WEB1. Continuer la lecture

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Les débuts de la radiodiffusion protestante

1932 : Témoigner de sa foi sur les ondes

    Les premiers essais d’évangélisation au moyen de la radiodiffusion sont à mettre au crédit de l’évangéliste Frédéric Durrleman, dès les lendemains de la première guerre mondiale et sur les ondes de Radio-Paris.

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Portrait d’une jeune comtesse évangélique

Louise de Broglie, comtesse d’Haussonville, par Ingres

    C’est un des tableaux les plus célèbres du premier XIXe siècle français. On doit ce chef d’oeuvre au talent du peintre Ingres qui a passé trois années entières pour en réaliser les détails, de 1842 à 1846. Louise de Broglie (1818-1882), comtesse d’Haussonville, la jeune mariée représentée par Ingres, était à la fois arrière-petite-fille, fille et bientôt mère de premier ministre, ainsi que fille, épouse, et plus tard mère et sœur de membres de l’Académie Française ! C’est dire si elle a été, en son temps, une figure incontournable des élites de la nation.

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Les colporteurs de la SEG

1831-32 : La Société Évangélique de Genève s’essaie au colportage…

    Les journées révolutionnaires des Trois Glorieuses à Paris avaient ouvert les plus grands espoirs pour la diffusion évangélique dans les pays francophones. On voit apparaître, à quelques mois de distance, les premières tentatives à Paris, Genève, mais aussi Nîmes, Lyon et Toulouse ou Lausanne.

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La naissance du colportage évangélique en France -2

Un colporteur nommé Ammann…

    Revenons aux Mémoires du pasteur Ami Bost, le pionnier de l’évangélisation et du colportage dans l’est de la France. Nous avons signalé dans notre dernier article qu’il est considéré par plusieurs comme le véritable créateur de la distribution itinérante de Bibles et de littérature évangélique en Alsace, au tournant des années 1821-1822.

    Il nous a laissé dans ses Mémoires un document très intéressant datant de son séjour à Colmar, où il était agent de la Société Continentale. Obéissant aux consignes de cet organisme, il recruta un des premiers colporteurs évangéliques professionnels à avoir travaillé en France. Continuer la lecture

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La naissance du colportage évangélique en France -1

1823 : Ami Bost et les débuts du colportage évangélique -1.

Il est difficile de dater avec précision les commencements du colportage protestant moderne. Divers historiens ont constaté qu’il apparaît, à peu près à la même époque, dans trois régions très différentes et plutôt éloignées entre elles.

Cette émergence intervient dans le nord du royaume, en Thiérache, au sein de groupes de convertis proches des communautés baptistes, mais également dans le Sud-ouest, autour de Saverdun, sur le Piémont pyrénéen et en milieu réformé. Nous avons déjà présenté ces tentatives sur ce site. Reste une troisième localisation, l’Alsace, peut-être la plus précoce. Continuer la lecture

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La première mission du Mystery

 

1885 : Le Mystery à la conquête de l’Ouest.

Comme les autres navires de la Mission des Marins de Gosport, le Mystery a eu une carrière assez courte. Cette modeste goëlette à hunier de 53 tonneaux avait sans doute été achetée d’occasion. Elle termina au service de l’évangélisation des côtes de France une carrière déjà bien remplie. Continuer la lecture

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Annie 2

Les dernières campagnes de l’Annie dans la Manche.

    A partir de la fin de l’été 1883, la Mission des marins de Gosport entame le désarmement progressif de l’Annie, le sloop qui avait servi jusque-là de support à l’évangélisation portuaire. Ce bateau est remplacé comme navire-amiral par une belle goélette à deux mats, le Mystery. Cette dernière, trois fois plus grande, est mieux adaptée aux réunions dans les ports des grandes cités, où la foule se presse.

    Mais le rôle de l’Annie ne s’interrompt pas brutalement. Les sociétés missionnaires qui se sont associées dans l’évangélisation portuaire continuent à utiliser le sloop. Avec son équipage réduit, l’Annie sert encore, mais cette fois sur des côtes plus éloignées, toujours dans la Manche. En 1884, le sloop explore les havres de la côte d’Opale, jusqu’à Boulogne et Dunkerque. L’année suivante, l’Annie est en Bretagne, où elle fait sensation, notamment à Saint-Malo et Brest. L’équipe d’évangélisation fait appel aux pasteurs locaux et à des agents de la Mission Mc-All.

    Nous retranscrivons ici les rapports de ces deux campagnes qui ne sont pas sans fruits durables, puisque ces réunions sur les quais marquent le début d’une évangélisation populaire efficace à Dunkerque, Boulogne, Saint-Malo et Brest. Continuer la lecture

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Henri Tronchin

Un colonel pour les colporteurs genevois

    A un régiment de soldats, il faut un commandant d’unité. Il se trouve qu’Henri Tronchin (1794-1865), le premier responsable du département du colportage de la Société Évangélique de Genève a également été effectivement lieutenant-colonel fédéral d’artillerie. Sa famille était originaire du Midi de la France. Elle avait trouvé refuge à Genève à l’époque de la Saint-Barthélemy et y avait fait souche. Continuer la lecture

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Une autre façon de lire la Bible

Louis Gaussen (1790-1863)

François Samuel Robert Louis Gaussen était un pur Genevois. Il descendait, certes, de réfugiés huguenots du Languedoc, mais la famille s’était établie depuis longtemps sur les rives du Léman. Son père, George Marc Gaussen, était membre du Conseil des Deux cents. Consacré pasteur en 1814, à l’issue de ses études de théologie effectuées à Genève, le jeune Louis se trouva affecté deux ans plus tard à la grande paroisse de Satigny, à proximité immédiate de la cité de Calvin. Il est frappé par le deuil, sa jeune épouse perd la vie après un an de mariage. Louis Gaussen se lia avec son prédécesseur, Jean Isaac Cellerier, le même qui avait contribué à la conversion d’Auguste de Staël et de sa soeur Albertine de Broglie1. Continuer la lecture

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Les navires d’évangélisation portuaire -2

L’Annie le long des quais du Havre

     Si, en 1881, l’ancien yacht du comte Alexis Bobrinsky était surtout resté à Honfleur, les responsables méthodistes utilisent de nouveau l’Annie les années suivantes, cette fois pour des croisière d’évangélisation sur les côtes françaises de la Manche. Continuer la lecture

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Les navires d’évangélisation portuaire -1

L’Annie, premier bateau missionnaire des côtes françaises…

    « Quel est ce navire aux allures toutes pacifiques qui se balance dans le port le long du quai ?

     C’est l’Annie, bateau missionnaire qu’un ami anglais, M. Cook, a envoyé sur nos côtes pour conquérir des âmes à Christ. » Continuer la lecture

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Vers le colportage biblique -2

1830 : objectif : les routes de France !

    L’accélération de la distribution biblique après les Trois Glorieuses se lit dans les rapports de la société mère de Londres. La seule agence de Paris, dirigée par le professeur Jean Daniel Kieffer, vendit 40017 exemplaires au cours de l’année 1830, dont 18746 pour le seul dernier trimestre1. Les stocks de Nouveaux Testaments dans la version De Sacy furent rapidement épuisés. Continuer la lecture

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1830 : vers le colportage biblique -1

Des sociétés bibliques profondément déchirées

Chacun sentait bien, après les événements de Juillet 1830, qu’une ère nouvelle s’ouvrait où rien ne serait plus comme avant.

La charte révisée, selon les désirs du nouveau roi des Français, Louis-Philippe 1er, accordait la liberté de la presse dans son article 7, ce qui laissait espérer celle du colportage. La religion catholique, autrefois officiellement celle de l’État, n’était plus celle que « de la majorité des Français ». Continuer la lecture

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